L'environnement doit être au centre de la nouvelle révolution industrielle
L'ère du numérique implique un développent massif de nouveaux appareils électroniques et une demande d'énergie croissante. Toutefois, l'environnement ne doit pas être sacrifié pour autant.
Notre façon de travailler et nos temps de loisirs ont connu un profond bouleversement avec l'ère du numérique. Et avec l'avènement de l'intelligence artificielle, de la robotique, des véhicules autonomes et de l'Internet des objets, le rythme va encore s'accélérer.
Klaus Schwab, directeur exécutif et fondateur du Forum économique mondial, appelle cela la quatrième révolution industrielle, et d'après lui, il s'agit pour les dirigeants d'un de leurs plus grands défis. Mais comment fournir de l'énergie à cette vague technologique d'envergure, en particulier si l'on prend en compte la nécessité de protéger l'environnement en utilisant moins d'énergies fossiles ?
Nous avons besoin d'énergie pour produire ces appareils électroniques qui façonnent l'ère du numérique, les expédier partout dans le monde et les maintenir chargés. Lorsqu'ils ne fonctionnent plus, ou que nous avons tout simplement envie d'avoir le dernier modèle, nous les jetons, ce qui crée un problème potentiel de gestion des déchets. Comment s'assurer alors que les avantages de l'ère du numérique ne vont pas se faire au détriment de la protection de la planète ?
L'Internet des objets - toujours plus nombreux
La révolution numérique transforme chaque aspect de notre quotidien. Avec les avancées technologiques et la collecte des données, l'Internet des objets devient une réalité, de par sa présence dans nos foyers, notre vie professionnelle et nos loisirs. Les villes intelligentes ainsi créées, auront recours à la technologie et aux appareils connectés pour guider les véhicules autonomes, renforcer la sécurité publique et fournir des services de façon plus efficace. Les habitations bénéficieront de compteurs et d'éclairages intelligents, ainsi que d'appareils connectés, qui nous permettront de gagner du temps et d'utiliser moins d'énergie. Les entreprises seront transformées par l'impression 3D, la robotique et les matériaux de fabrication avancés.
Selon les prévisions des analystes, l'Internet des objets devrait concerner pas moins de 17,6 milliards d'appareils d'ici le début des années 2020. Ce nombre, qui représente l'équivalent d'un ou deux appareils pour chaque habitant de la planète, n'inclut pas les smartphones, les tablettes, ni les ordinateurs portables ou de bureau, qui sont eux aussi toujours plus nombreux.
La nécessité d'alimenter ces appareils va doper le marché des batteries lithium-ion, qui devrait passer de 29,68 milliards de dollars en 2015 à 77,42 milliards de dollars d'ici 2024, d'après Transparency Market Research. Nous sommes de plus en plus énergivores, à une époque où nous devons économiser l'énergie.
Pire, en tant que consommateurs, nous jetons et remplaçons ces appareils très rapidement. En 2015, l'agence allemande de l'environnement a alerté sur le fait que la durée de vie des appareils électroniques avait diminué depuis le début des années 2000. Le problème est devenu si courant qu'il a même un nom : le gaspillage électronique. D'ici 2020, l'Union européenne devrait en générer plus de 12 millions de tonnes par an.
Dans l'économie circulaire, les biens d'aujourd'hui sont les ressources de demain
Clémence Siret Responsable éco-conception à SaftRéutiliser, recharger, recycler
Le problème ne concerne pas seulement l'énergie nécessaire à la production d'appareils de remplacement de ceux mis au rebut : l'éventuel recyclage des anciens appareils soulève aussi des questions. Dans l'économie circulaire, les biens d'aujourd'hui sont les ressources de demain.
Chez Saft, nous prenons nos responsabilités environnementales au sérieux. Nous sommes spécialisés dans les batteries longue durée, dont la durée de vie peut atteindre 20 ans sans avoir besoin d'être remplacées, réduisant ainsi le volume de déchets généré. Dans la production, nous donnons la priorité aux matières premières recyclées plutôt qu'aux matières premières vierges.
Nous sommes le premier fournisseur de batteries à réaliser une analyse du cycle de vie (ACV) complète, visant à mesurer l'impact de chaque phase de la vie d'un produit pour déterminer son empreinte environnementale. Par exemple, celle effectuée sur notre batterie de télécommunications Li-ion Evolion® a montré une diminution de 40 % des émissions de CO2 par rapport aux batteries au plomb classiques et une meilleure performance pour les clients, tout cela avec des batteries plus compactes et plus légères.
Notre programme de collecte de batteries existait bien avant que cela ne devienne obligatoire, et nous avons été la première entreprise à proposer un programme de recyclage gratuit pour les batteries au nickel. Nos clients peuvent rapporter leurs batteries à recycler, pour que les matières puissent être réutilisées dans de nouvelles batteries ou par d'autres industries lorsque cela est possible.
Les batteries au secours du réseau électrique
La quatrième révolution industrielle implique davantage de batteries, mais celles-ci peuvent elles-mêmes jouer un rôle en matière d'énergie verte. Alors que le monde cherche à réduire sa dépendance aux énergies fossiles, la solution consiste à développer l'utilisation des sources d'énergie renouvelables, à savoir le vent, la mer et le soleil. Toutefois, ces sources ne permettent pas d'offrir une alimentation constante et prévisible. Nous devons donc stocker l'énergie générée en surplus afin de pouvoir l'utiliser ultérieurement.
L'intégration de batteries dans les réseaux électriques nationaux ou dans les micro-réseaux autonomes, plus petits par définition, constitue une grande partie de la solution à nos besoins d'énergie dans les décennies à venir. Les révolutions industrielles des XVIIIe et XIXe siècles ont transformé nos vies, mais elles ont aussi généré beaucoup de pollution, recouvrant de nombreuses villes d'un épais brouillard, avec de terribles conséquences sur la santé.
De nos jours, nous sommes beaucoup plus soucieux de la préservation de l'environnement, mais l'impact de la technologie peut être facilement oublié dans la course au progrès. A l'aube d'une aventure technologique passionnante, nous devons nous assurer que les enjeux liés au développement durable et à la réutilisation des matières sont au cœur de nos préoccupations.
clemence.siret@saftbatteries.com